Le thème de l’urbanisme est très souvent utilisé à des fins électorales pour tenter de rallier des suffrages, car c’est un sujet légitimement  sensible et personnel, qui peut modifier son cadre de vie.

La campagne électorale qui débute à Eybens n’échappe pas à la règle. Partout dans les communes et l’ensemble des métropoles, des candidats peu scrupuleux dénoncent une supposée urbanisation à outrance ou une “bétonisation”.

Le rôle d’un élu est de faire preuve de nuance, de s’appuyer sur des éléments factuels et d’anticiper les tendances de son territoire pour avoir une vision de la ville et de la métropole de demain.

Avons-nous accru les constructions à Eybens depuis 2014 ? NON

De 2008 à 2014 sous la précédente équipe municipale, la Ville d’Eybens avait autorisé en moyenne la construction de plus de 90  logements par an.

Nous avons réduit ce chiffre entre 2014 et 2020 à 80 logements par an (soit 10% de moins). Nous avons maîtrisé l’urbanisation comme nous nous y étions engagés.

Le  nombre de permis de construire accordé illustre ce ralentissement.

Il est par ailleurs nécessaire de rappeler le temps long que constitue le domaine de l’immobilier. La majorité des constructions qui sont sorties de terre pendant notre mandat a été décidée par la précédente équipe municipale. Nous avons essayé, lorsque c’était possible, de retravailler  sur ces projets avec les promoteurs pour en améliorer la qualité pour des logements plus humains et plus de nature en ville

Avons-nous bétonné la Ville depuis 2014 ? NON

Loin de l’image de la bétonisation nous avons travaillé sur chacun de nos projets d’aménagement avec trois objectifs :

  • des constructions de qualité, humaines, de petite taille : réduction de la taille des projets engagés, réflexion sur la forme des constructions, importance de l’intégration au voisinage.
  • une exigence de végétalisation et de retour de la nature en ville : création de l’espace nature, arbres plantés, volet végétalisation intégré dans les projets, squares publics et cheminements piétons créés systématiquement.
  • une concertation et des échanges permanents avec les habitants et les propriétaires pour construire les projets avec eux.

Quelques exemples de notre action :

  • Projet des Javaux en face de la gendarmerie  : grande concertation avec les habitants, 4 ateliers publics. Le projet réduit de 30% de surface constructible par rapport à celui qui avait été autorisé par l’équipe précédente, avec la demande de voir inclure en rez de chaussée une supérette de quartier, nécessaire au bon fonctionnement des commerces riverains. Un large passage piéton cycle Est/ouest sera recréé.
  • Ecoquartier du Val : 3 ans de concertation des habitants intégrés aux discussions avec les opérateurs, une résidence senior intégrée à la demande du Conseil des Aînés. Le quartier a reçu le label écoquartier pour la place laissée aux habitants dans sa construction et la qualité de ses epaces verts.
  • Résidence le Mandara  – avenue d’Echirolles : 3 réunions publiques de concertation, un projet réduit, sous forme d’habitat intermédiaire de hauteur limitée, alors que lorsqu’elle a acheté les terrains, l’équipe précédente avait fait des simulations sur une densité maximale ( la ville a dû financer le déficit).
  • Projets revus ou abandonnés : deux projets avaient été lancés par l’ancienne municipalité ( chemin Bel sous les lignes à Haute Tension, et sur la salle paroissiale à côté de l’Eglise).  Après avoir entendu les habitants, nous avons procédé à un réexamen de ces dossiers sous les critères environnementaux et de santé publique. Le premier a été complètement revu (10 lots en retrait des lignes au lieu de 70 logements), le second abandonné.

Pourquoi continuer à construire modérément ?

Maintenir notre population stable et nos services publics

Depuis les années 80, un certain nombre de facteurs a entraîné un changement dans la structure des ménages. On constate une baisse importante du nombre d’individus dans chaque ménage :

Date1982 1990 1999 200620112016
Nombre d’individus par ménage en France2,72 2,592,422,312,262,22

Source Insee : https://www.insee.fr/fr/statistiques/2381486#tableau-figure1

Eybens est également impacté par cette évolution profonde de la société. A population identique, nous avons besoin de 25% de logements en plus.

Ces logements doivent être à prix abordable, pour permettre d’accueillir des jeunes ménages. Ils doivent être adaptés au vieillissement, pour maintenir nos aînés chez eux, et doivent  correspondre aux nouveaux besoins ( moins grands,, comportant systématiquement une terrasse ou un balcon généreux…).

Malgré notre prétendue “bétonisation” notre population n’évolue plus et restera stable autour de 10 000 habitants !

Dans ce contexte, et dans celui d’une vacance inexistante  (6% du parc, simple vacance frictionnelle selon l’INSEE)  , offrir de nouveaux logements  permet de maintenir notre niveau de population, les services publics qui vont avec (maintien de classes dans les écoles), et de conserver voire attirer de nouveaux commerces ( 5 nouveaux commerces de bouche ont ouvert sur ce mandat). La Ville d’Eybens doit rester attractive et dynamique.

Ceci n’empêche pas par ailleurs de réhabiliter le parc ancien vieillissant : sur ce mandat notre action a permis la rénovation lourde de plus de 100 logements, dont l’emblématique quartier des Tilleuls avenue Jean Jaurès.

Lutter contre l’étalement urbain 

En moyenne entre 2006 et 2016 la France artificialise chaque année 20 000 hectares de terres soit 28 000 terrains de football. En 10 ans c’est l’équivalent de 3 départements du territoire national qui ont  été artificialisés.

Cette tendance lourde est un facteur majeur de la disparition de milliers d’espaces naturels et des espèces vivantes qui y vivent. 1 million d’espèces animales et végétales sont aujourd’hui menacées d’extinction selon le dernier rapport de la Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES).

La périurbanisation, le « desserrement des villes » et la faible densification des nouvelles constructions (logements individuels en tête) contribuent à l’étalement urbain et donc à la progression de l’artificialisation. 

Nous sommes conscients de notre rôle en tant que commune la première couronne grenobloise pour proposer des logements abordables, proches des transports en commun. Construire modérément, à Eybens, avec notre exigence de qualité et d’écoute est un engagement fort pour lutter contre l’étalement urbain et protéger les espèces protégées.

Et Eybens demain ? Nos propositions

Une concertation renforcée avec les eybinois

Poursuivre et d’amplifier la concertation avec les riverains, préalablement à tout projet urbain. Nous ferons intervenir un médiateur du débat urbain, personne qualifiée extérieure, neutre et objective

Un comité consultatif garant de la qualité et de la transition écologique

Créer un comité consultatif d’habitants chargé d’élaborer une charte de qualité environnementale et paysagère des projets urbains, qui, associée aux nouveaux outils métropolitains dans le PLUI, adaptera  l’urbanisme réglementaire à la spécificité et l’esprit eybinois.

Des aides supplémentaires à la rénovation de logements

A côté de la réduction d’impôt que nous venons de voter, nous augmenteront les aides et les subventions aux particuliers, avec l’objectif de doubler sur le prochain mandat le nombre de logements bénéficiant d’une réhabilitation lourde (programme MurMur2).